Luca Pisaroni est un vrai chanteur italien. On dirait qu’il a le coeur encore plus grand que la voix. D’ailleurs, il n’aime pas son métier, il l’adore.

On le joint par téléphone à Chicago. Le baryton-basse incarne en ce moment le Comte dans Le Nozze di Figaro au Lyric Opera (il adore ce rôle). Il est attendu lundi au Grand Théâtre pour l’ouverture de la 125e saison du Club musical. Son programme comprend quelques-uns des plus beaux lieder de Schubert (il adore les lieder).

Luca Pisaroni aime beaucoup être sur le plateau «avec les costumes, la lumière, les décors et tout ça», dit-il. Mais il préfère encore l’intimité du récital voix et piano. Pour lui, un lied, c’est comme un concentré d’opéra. «J’ai trois minutes pour essayer de montrer les images et les couleurs que m’inspire une chanson. Ça, c’est dur, mais c’est vraiment génial. Il y a des fois quand tu chantes un lied – ça s’est passé plusieurs fois avec Auf Flügeln des Gesanges de Mendelssohn -, à la fin, les gens sont tellement concentrés dans la musique qu’ils en oublient de respirer. Ça, quand ça se passe, c’est une sensation géniale pour un musicien, pour un chanteur.»

Luca Pisaroni a grandi à Busseto, la ville natale de Verdi, et son enfance a baigné dans l’opéra italien. Mais la vérité, c’est que sa sensibilité est beaucoup plus proche du répertoire allemand, insiste-t-il. «Il y a quelque chose de très émouvant dans le dialogue entre la voix et le piano. J’ai toujours adoré ce genre lyrique. Je l’adorais déjà quand j’étais enfant.»

Le Soleil